Facsimilé de l’article signé ANTOINE GUENOT paru dans « La Côte » du 3 juillet 2018 Depuis le mois de mai, la STEP de la Dullive fait l’objet de travaux de maintenance qui provoquent des nuisances importantes. Les habitants du quartier n’en peuvent plus. Des odeurs pestilentielles jour et nuit. Depuis le mois de mai, les habitants de la Dullive disent en baver à cause des travaux de maintenance de la STEP sise à proximité. Certes, les responsables de l’APEC, l’association intercommunale qui réunit les 21 localités bénéficiant et en charge de l’infrastructure, les avaient prévenus: ces travaux pourraient engendrer quelques gênes, dans le courant des mois de mai, juin et septembre. Mais les riverains ne s’attendaient visiblement pas à cela. «Les odeurs sont insupportables, expliquait en fin de semaine dernière Daniel Perrin, habitant du secteur. Nous sommes forcés de garder constamment nos portes et fenêtres fermées. La révision du digesteur (ndlr: l’une des deux cuves utilisées pour la méthanisation des eaux usées, qui a fait l’objet d’une première révision) est pourtant terminée, apparemment. Mais cela sent toujours très fort, au point que les habitants n’osent plus recevoir des gens chez eux. Nous n’avons plus de vie sociale.»
Un courrier pour se plaindre
Pour les riverains, cette situation n’est pas tolérable. D’autant qu’ils s’étaient déjà plaints, en 2016 et 2017, de mauvaises odeurs et que de nouveaux travaux de maintenance sont prévus pour septembre. Ils ont donc réagi en envoyant, fin juin, un courrier au comité de l’APEC et aux autorités des communes membres pour que des mesures soient prises. Et ainsi éviter que le scénario se répète, en particulier durant les beaux jours. Contactés par la rédaction, les responsables de l’APEC n’ont pas souhaité répondre à nos questions en direct. Ils ont indiqué qu’un communiqué serait publié « dans les meilleurs délais » pour expliquer les tenants et aboutissants de cette situation.
Les opposants à la STEP régionale « confortés »
L’affaire apporte inévitablement de l’eau au moulin des opposants au projet de méga-STEP régionale, envisagée au Lavasson à Gland, à quelque 700 mètres de Luins. Depuis des mois, les autorités comme les habitants dudit village contestent le choix de ce site, craignant des nuisances visuelles et olfactives. Des habitants de Gland et environs ont également rejoint le mouvement. «Ce qui se passe à la Dullive nous conforte dans notre position, commente Claude Gaignard, syndic de Luins. Cela prouve qu’il existe bel et bien des risques de nuisances aux abords de ces installations. Cela démontre également qu’il y a un vrai besoin d’informations autour de ces questions.» Pour rappel, trente communes de la région nyonnaise ont signé, en 2016, une convention en faveur de la construction de cette station d’épuration géante. Celle-ci doit permettre de traiter les eaux usées de quelque 110 000 habitants. Et de remplacer les stations de Prangins, Gingins, Nyon et la Dullive qui sont vieillissantes et ne correspondent plus aux normes fédérales de traitement des micropolluants.
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